Dans le sous-sol d'Arras, à 20 mètres sous terre, d'immenses carrières ont été aménagées dans le plus grand secret pendant la guerre 14-18. Avec une caméra 360°, nous avons visité ces galeries creusées par les néo-zélandais pour construire une véritable ville souterraine pour l'armée britannique.
Dès l'entrée de la carrière Wellington, le visiteur pénètre dans le sous-sol d'Arras sous le regard de soldats de l'empire britannique. Ambiance. D'un côté un mur de photos de soldats : Thomson, Mac Auley, Fairweather, Ellison, anglais, irlandais, néozélandais, canadiens.
De l'autre côté, les noms de tous les bataillons de l'empire britannique à Arras gravés dans le béton du Mémorial : the 4th Australian Infantry Division, the 3d Canadian Infantry Division, the 9th Scottish Infantry Division, et beaucoup d'autres encore ...
Une fois passée cette revue militaire de photos et de noms de l'empire britannique, vous entrez à l'intérieur du site. Casque britannique obligatoire sur la tête vous descendez par un ascenseur vitré à 20 mètres sous terre. La visite commence avec Pascal Loosfelt, guide-conférencier de la carrière Wellington à Arras.
Visite en 360° de la carrière Wellington à Arras : l'autel
Les carrières d'Arras existent depuis le XIIè siècle. Ce plateau de craie tendre de 50 mètres de profondeur a été exploité depuis le Moyen-Age pendant plusieurs siècles. En 1917, ces carrières exceptionnelles vont servir de base britannique pour un grand plan stratégique militaire.
Les britanniques aménagent les carrières en 1916
En 1916, Arras est un champ de ruines. Les britanniques n'avancent plus. Ils découvrent alors dans le sous-sol d'Arras, les nombreuses carrières abandonnées proches de la ligne de front. L'armée britannique décide d'aménager, secrètement, les carrières pour lancer une grande attaque surprise. A partir de septembre 1916, 500 hommes se relayent jour et nuit. Ces tunneliers, qui travaillaient dans les mines de Nouvelle-Zélande, creusent à coups de pioche sur 19 kilomètres pour relier les carrières. Les travaux durent 6 mois.
Visite en 360 de la carrière Wellington à Arras : le tunnel de liaison
Une ville souterraine dans les carrières
En mars 1917, les carrières accueillent 24 000 soldats de l'émpire britannique. Les carrières ont été aménagées pour constituer une véritable ville souterraine, avec un hôpital, des cuisines, des dortoirs, des douches, des latrines ... tout ce qui permet de vivre sous terrre à l'abri des bombes et dans le plus grand secret. Ces carrières vont servir de base à l'attaque en avril 1917, à 3 ou 4 kilomètres seulement des premières lignes allemandes.
Visite en caméra 360 de la carrière Wellington à Arras : la sortie
Le 9 avril à 5h30, 24 000 soldats surgissent des carrière
A 8 jours de la grande offensive de l'empire britannique, 24 000 soldats sont rassemblés dans les carrières. Pendant une semaine, ils vivent à 20 mètres sous-terre avant de lancer la grande attaque surprise. Le 9 avril 1917 à 5h30, après un bombardement intensif des lignes allemandes, 24 000 soldats britanniques, canadiens, néo-zélandais surgissent de la carrière Wellington. Ils sortent par les tunnels à quelques mètres seulement des tranchées allemandes pour livrer la Bataille d'Arras.
La bataille d'Arras, un lourd bilan
Le 9 avril 1917, la surprise est totale. Les britanniques enfoncent les premières lignes allemandes. Après l'effet de surprise, l'armée allemande recule d'une dizaine de kilomètres et résiste avec l'arrivée de renforts. La bataille d'Arras s'enlise. Le bilan est lourd côté britannique.100 000 tués ou blessés entre avril et mai 1917 dans le secteur d'Arras. Autant de victimes côté allemand.
Par Claude Tronel
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